10 Participants : Anita, Dominique, Nathalie, Patricia, Sabine, Alain 1, Alain 2, Arnaud, Daniel, Michel
Encadrants : Patricia, Sabine, Alain 1, Alain 2, Daniel, Michel
Bonjour.
Les pentes bien orientées, bien enneigées, bien rapprochées (des parkings) se faisant rares, nous avons jeté notre dévolu sur le vallon de Mary au départ de Maljasset, en haute Ubaye.
Le portage de départ est symbolique (10 mn). Ce qui n’était pas prévu, c’est qu’un peu plus haut, là où l’exposition, et donc l’ensoleillement, sont différents, notre progression va s’effectuer sur quelques centaines de mètres dégarnis : nous revêtons alors la livrée de porteurs et de saute-ruisseaux ; il faut croire que le bonheur à venir doit se mériter !
Mais les petites chutes de neige de la veille et de l’avant-veille ont remis à neuf la virginité des étendues d’altitude ainsi que des sommets, plâtrés à souhait comme au cœur de l’hiver.
Le vallon de Mary, qui conduit au col homonyme, est comme un tableau posé à plat, large, infini. Tout porterait le randonneur à trouver sa traversée monotone, mais c’est sa sauvage beauté qui prévaut, « carré blanc sur fond blanc », encadré, au sens littéral du terme par des barres et des crêtes de roches multicolores où dominent le vert des schistes andésitiques (ancien fond océanique) et l’ocre ou l’opale du quartzite, le tout sous une voûte intégralement azurée : les uns renforcent les autres. En son centre s’étire le fusain, comme une rayure, de notre trace. La quatrième dimension — le temps — est oubliée. L’image semble fixe. Lorsque le regard s’attarde, on voit qu’elle est animée, les points noirs qui suivent la médiane bougent au ralenti.
Le col de Mary est atteint, nous allons passer en versant sud et en Italie. Avec le redressement de la pente, le trait rectiligne devient zigzag. En quelques dizaines de minutes, nous voici maintenant au deuxième col, celui de Marinet.
Il est encore tôt, nous pourrions sans plus attendre descendre en direction du lac du même nom. Le groupe se scinde en deux : une partie désire prendre de l’avance pour remonter ensuite au col Large, trois cents mètres plus haut ; le gros des troupes préfère joindre l’utile (se sustenter) à l’agréable et reste là, face au soleil, à contempler les horizons.
Face au soleil, mais... dos aux nuages qui, sans prévenir, ont envahi l’espace de notre retour. Un vent froid les accompagne. La perspective de redescendre dans un « jour blanc » qui n’aura plus rien de pittoresque nous fait remballer à toute vitesse notre matériel. Alain Ch. ouvre le bal et paye de sa personne pour fournir aux suivants les repères de ses virages. La pente est raisonnablement prononcée, la neige est poudreuse au début et
progressivement plus lourde, mais la godille ou le christiania peuvent s’y exprimer pour notre plus grand bonheur.
Afin de nous permettre de boucler la boucle et revenir au vallon de Mary, un couloir s’ouvre à notre droite. 39° de pente, mais la neige très souple
pardonne bien nos quelques maladresses.
Dès lors, nous avons mangé notre pain blanc. Il nous reste à avaler le peu goûteux chemin de retour vers Maljasset dont les sections de portage ainsi
que la neige rare, fondante et rebelle à la glisse composent un terne revers à la belle médaille de notre randonnée.
D’autant que... nos amis dissidents nous rejoignent au moment que les nuages ont choisi pour recommencer à s’espacer (Grrr !).
Michel Reynaud
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