mardi 16 avril 2019

Lundi 15 avril 2019 - Tête de Longet (3146 m) Dénivelée : 1245 m Randonnée à ski proposée par Daniel

Participants : Dominique, Élodie, Alain, Daniel, René, Michel
Encadrants : Daniel + Alain et Michel


La sortie s’est terminée comme elle avait commencé, sous un grand soleil. Mais entre les deux ce fut une autre chanson. Un petit retour en arrière s’impose.
Autant l’avouer tout de suite, nous n’avons pas atteint le sommet : nous nous sommes arrêtés au col vers 3100 m. Pourquoi ce manque d’ambition ? 
Pourquoi ce coup ce mou ? Explication dans la suite.



Nous arrivons à St-Véran un peu après 8 heures. Là, un curieux phénomène se produit : nous avons perdu l’usage de la lecture. Les panneaux interdisant la circulation automobile aux non-résidents restent lettre-morte à nos yeux (mais notre sens de la vision, lui, est intact : le ciel presque envahi de nuages nous rend assez circonspects). Ce handicap soudain nous permet d’aller nous garer à l’extrémité du village, pile au point de départ de notre rando. 



Nous descendons au pont Vieux (1953 m) skis sur le sac et commençons à remonter la piste de fond encore bien enneigée. 
Au bout de deux kilomètres et demi, nous obliquons sur notre droite pour remonter le vallon du Longet. Les lieux sont « propres » : aucune trace des monstrueux amas d’avalanche descendus de la Pointe des Avers, comme certaines années. Notre progression est assez rapide sur une neige passablement croûtée. 




Cinq-cents mètres (en dénivelée) plus haut, nous débouchons sur ce merveilleux plateau suspendu qui fait tout le charme de cette rando. Très peu de traces, mais les quelques rayons du soleil rescapés s’inscrivent bientôt aux abonnés absents. Quelques flocons commencent à voltiger. Ils s’espacent heureusement assez vite, mais le sommet est encore loin.


Au gré des « Z » imprimés à la trace, nous passons alternativement de « fraîche bien lourde » à « neige béton ». Les couteaux sont donc de sortie. 


La Tête de Longet joue à cache-cache avec les nuages ; la visibilité se réduit encore, ce qui nous pose quelques problèmes d’équilibre au moment d’effectuer nos conversions dans une pente à 39° par endroits. 


Mais ça passe, et nous parvenons au col. Un vent glacé nous y attend. Curieusement, personne ne réclame le sommet ; personne ne veut pique-niquer ; personne ne proteste contre cette entorse au programme annoncé. Nous dépeautons aussi rapidement que possible, avec l’onglée aux doigts, nécessairement nus quand il s’agit d’accomplir toutes les manips préliminaires au retour. 
Nous redescendons dans une bonne humeur relative, chacun(e) entrevoyant déjà la fin de son stress. On n’y voit pas grand chose, mais la neige fraîche a tôt fait d’enrayer quelques chutes sans gravité.
Nous comprenons rapidement que de plus près nous longerons la face nord, plus poudreuse nous trouverons la neige ; et que plus nous nous en éloignerons, plus croûtée elle deviendra. Une fois ce principe assimilé, nos évolutions se font plus faciles et même jouissives. Le plateau est avalé avec gourmandise.


Mais nous revoilà dans le goulet intermédiaire où nous renouons avec une neige à la consistance également... intermédiaire, chaque virage nous obligeant à casser la croûte. Ce n’est qu’un peu plus bas, dans le cône de déjection du torrent que la situation va s’améliorer : nos skis retrouvent une surface neigeuse qui est dure et qui « porte ». 

Nous rejoignons la piste de fond devenue toboggan, qui nous ramènerait en rien de temps au pont Vieux, si une question épineuse ne se posait alors : « Quand est-ce qu’on mange ? » 


Opportunément placée à proximité de la piste, une table avec bancs qu’avoisine une fontaine sur laquelle est inscrit « eau potable » — et qui coule, mais oui ! — vient confortablement résoudre notre problème d’insuffisance alimentaire. 
Ce n’est que revenus dans la vallée de la Durance, vers 15 heures, que nous avons retrouvé soleil narquois et ciel bleu goguenard. On a failli leur dire : « Puisque c’est comme ça, on y retourne ! »

Michel Reynaud

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