Participants : Hélène, Patricia, Christine, Ange, Bernard, René, Yann, Michel
Encadrants : Patricia, Michel
Bonjour.
Le réchauffement climatique, pour qui en douterait encore, est une réalité que nous avons mesurée (dans tous les sens du terme).
Sur les topos notre course n’existe pas, du moins pas en tant que telle. Il faut aller la chercher sous l’intitulé Col de Coste Rouge (d’après Volopress, pente 45°, ski 4,2). Autrement dit, du sérieux. Mais du faisable. C’est la raison pour laquelle trois d’entre nous s’étaient munis d’un piolet et d’une paire de crampons. Las ! ces ustensiles n’ont pas eu d’autre utilité que celle de nous habituer à porter des sacs pesants.
Nous nous garons au pont du Ban (1850 m), à l’orée du Pré de Madame Carle. Pas mal de voitures ont précédé les nôtres, mais leurs propriétaires sembleront s’être volatilisés durant la journée, et nous aurons l’impression d’être à peu près seuls tant notre terrain de jeu est vaste.
Le froid est mordant, mais ça ne va pas durer : dès l’arrivée du soleil, T-shirts et mains se dévoilent ; il fait maintenant trop chaud : ça ne va pas durer non plus.
Christine et Bernard, moins pressés, nous enjoignent de ne pas les attendre : ils vont cheminer à leur allure et nous les récupérerons à la descente. Marché conclu : le terrain est sans risque, et on peut rester en visuel très longtemps.
Le coup d’œil vaut le voyage. Dans la partie basse du glacier, nous sommes dominés par le pic Coolidge, le Fifre et la Barre des Écrins. « Incroyable que ce soit à plus de 4000 m, s’étonne un de nos randonneurs. Ça paraît si près ! »
Après la (dis)jonction des deux parties du glacier, les faces nord défilent devant nos yeux ébaubis : Pelvoux, pic Sans-Nom, pic du Coup de Sabre, et les Ailefroide, reconnaissables à leur insolite glacier suspendu.
Nous voici en vue du cirque glaciaire. Mais... le couloir neigeux menant au col de Coste Rouge est lui aussi... suspendu ! Une barre rocheuse le disjoint maintenant du glacier, et le déficit d’enneigement n’est pas seul en cause : c’est le glacier lui-même qui a perdu en épaisseur et qui est « descendu » ! Le plus désolant n’est pas que nous ayons porté nos « crabes » pour des prunes, mais que plus personne ne puisse skier ce couloir avant la prochaine glaciation...
Nous montons au point maximal skiable du cirque (3075 m). Quelques rochers émergent. Nous les élevons illico à la dignité de sièges de pique-
nique. Les cimes aimantent les nuages. À chacun des passages de leur ombre, un vent glacial nous enveloppe.
Nous entamons la descente. Cent mètres plus bas, nous retrouvons Christine et Bernard. La neige est quasi vierge, ferme sans être dure et s’assouplit tandis que nous perdons de l’altitude. Les pentes sont en général modérées, voire nulles — conséquence aussi de la perte d’épaisseur du glacier.
Occasion est ainsi donnée, en matière de virages, de vérifier la validité des apprentissages effectués via les tutoriels d’internet...
Vers le bas, la neige est devenue très molle. Le parking est atteint aux alentours de 15 heures.
Rien à ajouter, pas même des toasts à porter en l’honneur de cette belle journée, puisque cela fut fait, à Vallouise, à la terrasse d’un café.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire