5 Participants : Claire, Élodie, Michel H., Thibault,Yann
3 Encadrants : Patricia, Alain 1, Michel R.
Pour moi c’était le baptême du feu : premier (encadrement ? encadrage ?) d’une sortie dont j’étais l’initiateur. Pas de stress particulier, mais il fallait que tout se passât au mieux : pas de blessé(e), de perdu(e) ou de mort(e) ; pas d’avalanche, non plus : c’était la moindre des choses pour respecter le cahier des charges. Après...
J’avais repéré les lieux la semaine précédente du haut des crêtes de la Grande Combe : pentes modérées, bonne orientation, larges passages, avec un bonus au programme : le Grand Clausis, dans le prolongement de la Lauzette, que l’on pouvait atteindre au prix d’un basculement à partir de l’épaule de la sus-nommée, à 2551 m.
Ciel bleu et soleil avaient été réservés, et ils ne nous ont pas fait faux-bond.
Nous nous garons aux Pras à 1700 m et nous partons skis aux pieds sur la piste du Parpaillon. Deux ou trois kilomètres plus loin, juste après le pont de Bérard, une rampe qui monte droit dans la forêt nous donne accès aux alpages de la Lauzette : toute la montagne se découvre alors de sa base jusqu’à l’éperon sommital fort déneigé. Pour l’itinéraire, nous avons le choix : à peine une trace de montée (un peu raide, a priori), et quelques traces de
descente qui peuvent se compter sur les doigts d’une seule main. Notre théâtre d’opération est un triangle équilatéral dont le côté mesure trois kilomètres : calculez la surface de neige quasi vierge qui s’offre à notre profanation. Vierge, mais plutôt gelée et passablement irrégulière.
Après une ascension sans histoire lors de laquelle chacun(e) choisit de suivre la trace de ses prédécesseurs ou de faire la sienne, nous arrivons à l’épaule en même temps qu’un petit vent frisquet. Là, une déception nous attend, la descente vers les pentes du Grand Clausis est impraticable : dégarnie et scabreuse. On repassera.
Il n’est même pas midi. Nous avons plus faim de ski que d’autre chose. Nous ne tergiversons pas longtemps avant de décider d’aller pique-niquer à mi-pente, à l’abri du vent. La descente commence et nous trouvons, selon les orientations, quelques longueurs de neige à la consistance assez honnête pour nous autoriser des sinusoïdes jouissives.
Nous avisons un talus que nous espérons abrité, et nous asseyons dans l’herbe pour nous restaurer. Génépi, gâteau aux poires, cake aux fruits, chocolat nous consolent bientôt de la révision de nos objectifs à la baisse et nous aident à supporter le vent coulis qui s’est invité à partager nos agapes.
Pour terminer notre descente, nous redoutons le pire en matière de glisse. Mais, loin d’être « pourrie », l’ensoleillement méridien ayant accompli son effet, la neige qui s’étend sous nos skis est devenue de la « transformée » de la plus belle espèce. N’en disons pas davantage par égard pour nos lecteurs infortunés contraints à gagner leur pain citadin pendant ce temps, mais c’est un méga, super, hyper, pied !
Ce pain béni une fois savouré, il nous faut rejoindre la piste d’arrivée en orientant nos spatules vers le fond du vallon. Un peu trop gourmands, nous nous retrouvons dans un talweg bien déterminé à nous emprisonner entre ses hautes rives. Nous nous sortons du piège en prenant le boulevard de la Corniche qui domine le torrent (41°), virages serrés entre les arbres et dérapages nous ramènent bientôt au pont de Bérard.
Il est à peine 14h30. Pourquoi aller si tôt s’enfermer dans les voitures, alors que la petite station de Sainte-Anne se trouve à deux pas avec ses
terrasses accueillantes ? Et justement, le hasard fait bien les choses, nous avons soif...
Michel R.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire