5 participants : Patricia, Nathalie, Didier, Nicolas, Michel
Encadrants : Patricia, Michel
Nous partîmes cinq, mais par défaut de médecine
Nous nous vîmes deux en arrivant à la cime
Cette Mortice si convoitée et tant attendue !
Toutes les conditions étaient réunies : ciel sans nuages, quasi-absence de vent, neige fraîche de l’avant-veille et risque d’avalanche descendu à 3. Une occasion à ne pas manquer... malheureusement pas pour tout le monde...
Nous démarrons de Sainte-Catherine à une altitude de 1850 m. Peu de traces. Nicolas se charge d’en faire une belle ; nous serions pleins d’allant, si déjà Nathalie ne se sentait pas dans son assiette : grippe, coronavirus ?... En tout cas elle n’ira pas au sommet.
Courageusement, elle atteint la crête des Couniers à 2650 m. Là, Patricia, avec sa gentillesse et son sens des responsabilités habituels, décide de redescendre avec elle. Une consolation pour elles : deux cents mètres de vraie poudreuse les attendent, le meilleur tronçon de toute la randonnée. Nos chemins se séparent.
Les trois restants, voyant que le cheminement par la crête (dégarnie par le vent) ou par le sentier d’été (recouvert de grosses accumulations) est impraticable, commencent par redescendre en oblique jusqu’au fond du vallon de Laugier par les seules pentes du secteur dont l’inclinaison soit inférieure — de peu — à 30°.
Nous repeautons et montons tranquillement au col de Sereine (2674 m), bien déneigé lui aussi. Là, les choses se compliquent un peu : un fort raidillon nous mène jusqu’au cirque du petit lac des Neuf Couleurs, invisible sous sa blanche chape. Une autre pente plus conséquente en longueur mais moins inclinée lui succède et nous fait déboucher sur un très large replat d’où nous commençons à apercevoir la crête sommitale.
Il est déjà plus de 13 heures ; la fatigue et la faim commencent à se faire sentir. Nous reprenons quelques forces avant de nous lancer dans l’assaut final.
Didier et Michel se relaient pour tracer, car Nicolas a suffisamment payé de sa personne. Les pentes sont douces désormais ; nous passons précautionneusement à côté du gouffre de la Mortice (où se situe le plus haut karst d’Europe), gouffre que nous voyons ceinturé de corniches peu engageantes, et continuons jusqu’au col qui sépare une antécime du sommet nord.
Quel panorama ! Mais les 360° souffrent d’une lacune, justement marquée par le point 3186 m. Nicolas nous attendra au col.
La cime, bordée de précipices, a été la proie du vent : les cailloux affleurent sous la glace et les couteaux s’avèrent nécessaires pour sécuriser ce dernier effort. Le cairn est atteint à
15 h 20.
Nous avons bien fait de venir (tu parles, Charles !) : visibilité exceptionnelle aujourd’hui ! Du Ventoux au Ténibre, du mont Blanc au Mont-Rose, en passant par tous les sommets des Écrins, du Queyras et de l’Ubaye, nous pourrions prolonger notre contemplation indéfiniment si... la montre ne nous rappelait cruellement à la réalité.
Nous gardons peaux et couteaux pour redescendre retrouver Nicolas.
Les premiers virages s’enchaînent... pas si fluidement que nous l’espérions (la neige est un peu croûtée), et... pas pour tous (Didier doit faire face à un problème récurrent de glace dans les ressorts de ses fixations, problème qu’il résout finalement à l’aide de son couteau).
Le retour jusqu’au col de Serenne peut se passer de commentaires : les photos pallieront leur absence ; le bonheur est souvent muet...
Une dernière difficulté se présente : il faut regagner la crête des Couniets. Nous remontons notre trace de descente et retrouvons bientôt le soleil que nous ne quitterons plus jusqu’à Sainte-Catherine, non sans avoir skié toutes sortes de neiges : poudreuse de cinéma, croûte infernale, transformée confortable de printemps.
Quand nous arrivons à la voiture, il est 17 heures 20 (!), nous avons parcouru 19,65 km et décompté 1596 m de dénivelée.
Michel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire