jeudi 12 mars 2020

Mercredi 11 mars 2020 : cime de la Charvie. Randonnée à ski au départ de Cervières proposée par Michel . 1250m de dénivelée


10 participants : Florence, Hélène, Patricia, Sophie, Alain, Ange, Didier, Dieter, Philippe, Michel
Encadrants : Patricia, Alain, Dieter, Philippe, Michel


La Charvie ! Peu l’avaient « faite », certains, dans le passé, s’étaient arrêtés au col du Lausseron ; d’autres y étaient arrivés par une autre voie ; beaucoup en avaient entendu parler comme d’un sommet mythique, en raison notamment de son couloir d’accès long et pentu en diable, propice aux avalanches, véritable brevet de maturité des skieurs de randonnée. Il faut reconnaître qu’il ne nous a pas déçus...
La route vers les Fonts/Fonds de Cervières (il faudra un jour que quelqu’un demande aux anciens de la vallée comment ils prononcent et comment ils entendent ce toponyme, pour qu’enfin panneaux et cartes se mettent à l’unisson !) restant obstinément fermée (pour nous rajouter 200 m de dénivelée), nous partons par la piste de ski de fonD (!!!), au niveau du village.


La vallée est encore étroite et ombreuse ; ce n’est qu’un peu plus loin que nos yeux découvrent l’espace qui s’ouvre brusquement en pleine lumière.


L’obligation de traverser la Cerveyrette s’impose bientôt à nous, ruisseau corseté, certes, entre des berges de neige d’un bon mètre de hauteur, mais qui n’est pas lui-même glacé. Enfin, un pont de neige est trouvé.



Nous abandonnons ces lieux paisibles pour aborder le fameux couloir qui s’élève en rive gauche. Il est déjà bien trafolé. Dieter est parti devant pour tracer un semblant d’ordre dans cette anarchie, mais la tâche est ardue. Ce n’est qu’au terme d’une trentaine de conversions qui mettent à mal nos réserves d’énergie que nous débouchons enfin sur des pentes à la fois plus larges et plus douces, qui prennent vite la forme, pour un moment de répit, d’un long replat consolateur.



Le col du Lasseron est maintenant atteint. J’avais bien parlé d’un répit, car si on veut gagner la cime, il faut affronter 500 m d’un versant uniforme flirtant souvent avec les 30°.
La neige s’est faite plus dure et plus froide, et la trace reste là aussi à faire. Certains n’hésitent pas à « mettre les couteaux », autant par nécessité technique que par confort psychologique.


C’est fait, cette épreuve est maintenant derrière nous ; nous devrions être en vue du sommet. Le voici, enfin, mais qu’il est loin ! Il domine un très vaste plateau incliné. Sa traversée semble interminable, d’autant que les plus rapides d’entre nous, minuscules figurines se dressant à l’horizon, sont déjà arrivés au bout de leurs peines.



Tout le monde se retrouve pour le pique-nique. Le vent est suffisamment léger pour ménager notre frilosité et nos papilles — tout comme nos pupilles — peuvent savourer leurs récompenses : encore un panorama à couper le souffle ! Toujours plus ou moins le même, mais toujours renouvelé et toujours merveilleux.


La descente, au début, est impressionnante étant donné sa longueur et son inclinaison vertigineuses, mais très vite nous nous rendons compte que la neige n’est pas aussi dure que nous le redoutions et même qu’elle est tout à fait propice aux virages aussi sûrs qu’esthétiques.

La neige s’est réchauffée mais l’air également. N’était la crainte d’une chute aux conséquences douloureuses, nous rejetterions promptement ces « vains ornements et ces voiles [qui] pèsent » pour skier en t-shirts !
Trève de plaisanterie, revoici notre fieffé couloir : il ne s’est pas amadoué durant notre absence. Pas moyen d’y échapper, encore moins à la descente ! Chacun accomplit son pensum avec plus ou moins de succès. Heureusement, le soleil a continué à chauffer, et la neige n’est guère dure. Mais, qu’elle est lourde !


Nos skieurs sont arrivés en bas en assez bon état. C’est le moment d’ôter la butée arrière des fixations pour faciliter la progression sur ce fonD (!!!) de vallée presque plat et d’enlever toutes les couches de vêtements possibles .
Une dernière glissade jusqu’à Cervières, et les voitures sont rejointes.
Patricia et Alain nous convient à une garden-party-bière dont ils ont le secret pour clôturer plaisamment cette grande et belle journée.
Michel

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